Artiste : Druids of the Gué Charette
Album : Talking to the moon
Année : 2020
Label : Beast Records/Mauvaise Foi Records
Style : occult rock psychédélique
Talking to the moon, deuxième album de Druids of the Gué Charette, formation bretonne dont le nom se réfère à l’étang où allaient pêcher les enfants du village, se veut d’emblée plus rock et incisif, voire plus post-punk que le précédent opus All the Darkness Looks Alive. Il affiche d’entrée de jeu la carte de la diversité : alors que le premier titre Bad Boy s’ouvre sur quelques notes de basse et de guitare ornées de « reverbs » et sur lesquelles se greffe rapidement la voix gutturale de Reverend Drop, nous gratifie d’une atmosphère psychédélique qui évoque quelque peu les Stooges, le morceau éponyme de l’album qui lui fait suite, plus vif et brutal, vire de cap et rappelle plus le garage-rock.
Il en est ainsi pour tout l’album. Les titres s’enchaînent ensuite naturellement, évoquant tour à tour quelques rites barbares issus des âges les plus obscurs de notre civilisation, d’ésotériques messes noires païennes ou encore d’enivrantes orgies bestiales avec de sombres créatures sylvestres, guidées par une quelconque entité maléfique invoquée par un inconcevable rite shamanique. Ces allégories de l’occulte, alternant sans cesse entre garage rock, stoner, post-punk, psychédélisme, neo-gothique, shoegaze ou encore hard rock des années 70, se succèdent sans répit et métamorphosent l’auditeur en derviche tourneur pris d’une incontrôlable ivresse musicale, comme possédé par Shub-Niggurath, divinité malsaine de la fertilité, née de l’imagination féconde de l’écrivain Howard Philipp Lovecraft, maître absolu de l’horreur et du fantastique le plus obscur pour notre plus grand… plaisir ! Talking to the Moon est un cocktail sonore à consommer sans modération.
Pascal Druel
Vidéo officielle du titre éponyme de l’album :
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).