Cette deuxième journée du Hellfest s’annonce bien : programmation attrayante, notamment en metal « extrême », et conditions météorologiques favorables sont au rendez-vous. Bref, que du bonheur !
Aussitôt arrivé sur place, je m’imprègne de l’ambiance et, quelques clichés plus tard, je me rue vers Temple pour y suivre Carach Angren, dont le black metal symphonique séduit d’emblée un public bien présent devant la scène. Ces néerlandais qui officient depuis 2003 connaissent leur affaire. Ils nous offrent un superbe show, dirigé de main de maître par son chanteur Seregor qui se livre alors à un véritable jeu d’acteur qui n’hésite pas à friser de temps à autre la caricature. Chapeau bas !
Je me dirige ensuite vers l’Altar où se produit Moonspell dont le concert, théâtralisé, gothique et sombre à souhait est une franche réussite. C’est donc en digne représentant international de la scène metal portugaise que le groupe, très professionnel, enchaîne les titres sans temps mort et va droit au but. Je continue mon pèlerinage musical via Combichrist. J’assiste à un show magistral de la part de ces norvégiens qui font monter la pression en alternant les tempos et les ambiances avec une grande énergie. Aucun répit : du gros et du lourd !
Puis c’est le retour devant l’Altar où s’illustrent les suédois de Candlemass dont le doom lancinant, parfois teinté de heavy metal, fait mouche, même si le son s’avère ponctuellement trop saturé, notamment dans les aigus les plus extrêmes. Malgré ce petit écueil, force est d’admettre que le groupe affiche une excellente prestance à laquelle le public, massivement présent, se montre très réceptif. C’est ensuite au tour de Jo Quail (sur laquelle j’ignorais tout avant son entrée en scène, seule face au public) de se produire, en remplacement de Myrkur (dont la tournée à été annulée pour raison de grossesse de la chanteuse). Toujours est-il que la violoncelliste londonienne, après un départ très doux qui laisse pantois les festivaliers présents, finit progressivement par les séduire au fil des évolutions et des envolées d’une musique qui repose sur la superposition de boucles répétitives qui s’enchaînent les unes aux autres. Une curiosité musicale bien accueillie et qui amène un peu de douceur entre deux concerts plus mouvementés.
J’enchaîne avec Dark Tranquillity, groupe de death metal mélodique que l’on ne présente plus puisqu’il arpente les festivals depuis 1989. Toujours est-il que pendant les quatre ou cinq premiers morceaux, le son est franchement mauvais suite à quelques aléas logistiques (le matériel du groupe étant resté coincé à l’aéroport, c’est donc sur des substituts prêtés par d’autres groupes que le combo a joué. Dans de telles conditions, il ne serait guère clément de lui jeter la pierre, d’autant qu’exception faite de ce désagrément, le concert est plutôt bon. Mikael Stanne, au chant, se montre très proche du public dont il accueille chaque ovation avec une émotion manifeste.
Sans
prendre de pause, je me propulse aussi rapidement que je le peux en
direction de la file d’attente de «l‘immanquable» de la
journée : Cradle
of Filth.
Honte à moi mais c’est la première fois que j’ai l’occasion
de couvrir en images cette joyeuse bande emmené par le chanteur
britannique Dani Filth. Le public a massivement répondu présent, et
c’est tant mieux ! Le concert, dont les lumières oscillent
dans des tonalités froides, du bleu au vert en passant parfois par
le violet, sert à merveille le show du groupe dont les riffs d’une
précision chirurgicales s’accordent bien avec la voix de Dani et
la batterie. Une pure merveille ! Encore sous le choc, j’achève
ma deuxième journée du Hellfest 2019 via Bloodbath
qui s’illustre par un magnifique concert, violent et puissant à
souhait. C’est donc le sourire aux lèvres, satisfait de cette
belle journée, que je m’éclipse du site en pensant au lendemain
qui s’annonce d’ores et déjà très chargé.
Texte et photos : Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).