La vingt-neuvième édition du Festival de Vouziers s’est tenue le 26 octobre 2019. Conformément à son habitude, l’événement a offert la part belle à la scène metal française.
C’est par une belle journée que j’entre dans la salle des fêtes de Vouziers où se déroule le festival. J’y suis aussitôt accueilli par William, figure emblématique parmi les organisateurs, qui me donne carte blanche pour couvrir l’événement : sympathique attention ! Les festivités ont déjà commencé avant mon arrivée et je profite donc de la fin du tour de piste de Tentation pour parcourir les stands de merchandising, avant de me rendre au bar pour y déguster une bière blonde locale, bien méritée après quelques heures de route, le temps que l’équipe technique assure la mise en place du concert d’Existance. Dès l’écoute des premières notes, je me faufile jusqu’à la scène pour couvrir en image le show du quatuor oisien qui joue du bon heavy metal face à un public plutôt conquis et réceptif.
Manigance prend alors le relais pour une heure de concert. Rappelons que depuis le départ de Didier Delsaux en 2018, Carine Pinto est devenue la chanteuse officielle du groupe originaire des Pyrénées Atlantiques, fonction dont elle s’acquitte fort honorablement. Le duo de guitaristes formé par François Merle et Bruno Ramos, fait également preuve d’une excellente efficacité, et je retiens de ce set un power metal, teinté de heavy metal, dont les compositions sont aussi mélodiques que puissantes. C’est ensuite au tour de Titan, autre icône de la scène metal du Sud-Ouest de l’Hexagone, de monter sur scène. Le groupe, né en 1986, s’était séparé quelques années plus tard avant de se reformer en 2017. La voix éraillée de Patrice le Calvez s’accorde parfaitement avec les riffs brutaux et incisifs des guitares et le jeu très carré, puissant, du duo basse-batterie.
Nous changeons ensuite de registre avec les allemands de Freedom Call, dont le power metal mélodique, même s’il divise un peu le public (une partie est conquise alors qu’une autre l’est visiblement moins et s’accorde une pause au bar ou s’oriente vers les stands), a le mérite d’en attirer la sympathie, tant les musiciens, notamment Chris Bay (chant et guitare) et Lars Rettkowitz (guitare), multiplient les traits d’humour et les échanges avec les festivaliers. Le concert terminé, je m’octroie une seconde pause avant de suivre Satan, formation britannique de heavy metal dont le line up a subi de nombreux changements depuis sa création en 1979. Sur scène, Brian Ross (chant) semble en transe et adopte des expressions faciales et des attitudes gestuelles impressionnantes, presque effrayantes, en phase avec l’atmosphère lourde propre aux titres composant le set : excellent ! Sortilège, tête d’affiche du festival, « monstre sacré » du metal français récemment reformé tel le phénix, vient ensuite clore en beauté cette superbe soirée. Dès les premiers échauffements vocaux de Christian Augustin, alias Zouille, le public reprend en cœur les paroles prononcées : un grand moment d’émotion ! Les titres, tous plus emblématiques les uns que les autres s’enchaînent alors avec brio. Zouille, dont la voix, toujours aussi belle et maîtrisée, est devenue plus « mûre » et moins aiguë (une évolution logique de la tessiture au fil des ans), est, sur certains morceaux, secondé au chant par Lynda Basstarde (Les Furies). L’ensemble est tout simplement grandiose et sublime !
Le festival de Vouziers est une vraie réussite, assise sur une programmation équilibrée et variée, mais aussi sur une sympathique équipe de bénévoles dynamiques et souriants. J’ajoute une mention spéciale aux éclairagistes dont la compétence nous ont permis de bénéficier de lumières d’une qualité bien supérieure à celle offerte par certains sites plus grands et pourtant dotés de moyens plus lourds : bravo !
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).