Après sa précédente édition qui remontait à 2018, le festival Urban Empire a fêté son grand retour sur l’esplanade du stade Beaublanc de Limoges. Durant quatre jours, du 26 au 29 août 2021, des artistes de tous les horizons musicaux se sont alors succédés sur la scène. Retour en images…
Chantre de l’éclectisme, l’Urban Empire mise depuis toujours sur une programmation variée, mêlant les genres musicaux et les artistes de toute notoriété, qu’elle soit internationale, nationale ou locale. Toutefois, malgré cette maxime prometteuse, la fréquentation n’a pas été à la hauteur des attentes des organisateurs : moins de 8 000 festivaliers se sont déplacés sur les quatre jours, alors que plus de 15 000 personnes étaient attendues.
Ce bilan en demi-teinte ne rend cependant pas hommage à l’événement qui afficha de belles qualités, à commencer par un accueil chaleureux et amical. Tous, des dirigeants de l’association Horizons Croisés à l’origine de cette aventure, au plus modeste des bénévoles présents sur le terrain, étaient manifestement heureux d’être là. A ce propos, je remercie vivement Christophe Péan, qui, en tant que photographe, sut parfaitement accueillir ses confrères dont j’ai eu le plaisir de faire partie. Nous avons ainsi pu opérer dans de très bonnes conditions, dans une atmosphère détendue, tout en bénéficiant d’un espace de travail spacieux, pratique et confortable. Le décor étant planté, passons maintenant aux réjouissances…
Jeudi 26 août :
Cinq artistes se sont produits sur la scène : Franck Dettinger, Rozedale, Little Bob Blues Bastards, Feu ! Chatterton et Louis Bertignac. Ma belle découverte de la journée fut le groupe alsacien Rozedale, dont les compositions du guitariste Charlie Fabert mêlent finement blues et metal. Une mention spéciale à Little Bob Blues Bastards, ardent défenseur du rock que je n’avais pas revu sur scène depuis quelques années : vive émotion ! Quant à Louis Bertignac, il trouva rapidement son public via un concert dynamique, qui assura une belle clôture de ce premier jour de festival.
Vendredi 27 août :
Cette deuxième journée, qui vit le passage sur scène d ACBZ, Agathe, Laura Cahen, Hoshi et Woodkid, fut entachée par les caprices d’Hoshi. Non contente de vouloir nous imposer la signature d’un contrat sans aucune valeur légale (ah cette manie qu’ont certains artistes « émergents» de confondre « personne publique » et « personne privée » sous le fallacieux argument du « droit à l’image »), la chanteuse souhaitait également interdire certains plans (pas de photo de face, pas de contre-plongée). Bien entendu, comme la plupart des autres photographes présents, j’ai refusé ces exigences ridicules et irrespectueuses et je vis là une belle opportunité de prendre une pause-repas. Fort heureusement, le professionnalisme et la gentillesse de Woodkid ont rapidement fait oublier ce caricatural « épisode Hoshi ».
Samedi 28 août :
La journée commença de manière fort sympathique avec Afro Kitchen, groupe formé en 2016 dans le Limousin. Ce fut ensuite successivement au tour d’Alexis Charrier, de Java, de Dionysos et d’Asaf Avidan de se produire sur scène. Dionysos entama son set à l’arrière du public, avant de slammer micro à la main pour atteindre la scène et donner ainsi un concert enflammé et survolté : excellente prestation. Asaf Avidan prit ensuite le relais et nous gratifia d’un show débordant de finesse et de sensibilité.
Dimanche 29 août :
Ce quatrième et dernier jour de festival accueillit les sets de Pineapple, Bun Hay Mean, Les Négresses Vertes, Tagada Jones, Boulevard Des Airs et Mass Hysteria. Les temps forts de la journée (Pineapple, groupe rock débridé et survolté, Tagada Jones et Mass Hysteria) furent ponctués de moments fades (Bun Hay Mean, humoriste dont la prose me laissa de marbre), voire décevants avec Boulevard Des Airs (impression de manque d’empathie entre les membres du groupe, discours éculé tenu à l’égard du public qui sonnait faux). Force est cependant de constater que comme c’est bien souvent le cas dans les festivals qui jouent la carte de la diversité dans leur programmation, il est quasiment impossible d’apprécier l’ensemble des artistes présents sur scène, tout étant alors histoire de goût et de sensibilité propres à chacun.
En conclusion, l’Urban Empire millésime 2021 présente un bilan fort positif et sans véritable défaut notoire. Souhaitons que les prochaines déclinaisons de cet attachant festival soient dans la même lignée.
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).